Noémi Faber, Céramiste

Noémi Faber de son vrai nom Marie-Madeleine Boucraut est née en 1939 pendant l’exode.

Elle fait ses études en Arts Décoratifs à la fin des années cinquante (1958-1961) qu’elle complète par un séjour en Italie. Au début des années soixante, elle s’installe à Paris, passage d’Enfer – adresse parfaite pour l’art du feu et de la terre. Dans la tradition de l’œuvre unique, elle débute par le modelage de grandes pièces aux formes organiques, souvent renflées à col étreint. La création de l’Atelier d’Enfer inaugure une évolution décisive. Elle coïncide avec une reformulation de sa recherche plastique vers la production d’objets multiples. La faïence sera le matériau de cette évolution, et le moule son outil. Les premières pièces seront monochromes (faut-il y voir un écho à l’éclat de couleur d’Yves Klein qui avait son atelier au débouché du passage ?) et s’appuieront sur des géométries élémentaires : le cube, la pyramide, le cylindre.

Noémi Faber céramiste dans son atelier

Cette période correspond à une intense activité pour la céramiste. En même temps que change l’échelle économique de son activité, elle étend sa gamme d’émaux en privilégiant les couleurs franches – vert pomme, orange, jaune citron… – qui sont sa signature, et élargit sa pratique à la porcelaine à partir de 1979. Il ressort de cette effervescence un renouveau de l’approche de la céramique et des arts de la table qui trouve sa source dans la révolution esthétique du Bauhaus – on le voit dans le dessous de plat en serpentin, ou le duo salière-poivrier en équerre. Avec les années quatre-vingt, elle ouvre une troisième époque en inaugurant son troisième et dernier atelier situé à Ormesson-sur-Marne. L’exploration des modules géométrique fait place à un univers toujours aussi coloré, mais plus ludique, intégrant des décors naturalistes en relief dans la tradition de Palissy – l’escargot et la grappe de raisin étant ses deux motifs de prédilection. Cela se traduira par la création des Porcelaines d’Enfer en 1985, puis de Kappa (la lettre initiale de la céramique en grec ancien) en 1998.

Cette évolution se double d’un renouvellement personnel qui se traduit par l’adoption d’un nouveau nom d’artiste, Noémi Faber. C’est sous ce dernier label qu’elle travaille et enseigne jusqu’à sa disparition en 2017.

Créations de cet artiste actuellement disponibles à la vente

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